L’HISTOIRE DE NOTRE CLUB

Historique

La création

Le Beerschot Athletic Club a été fondé en novembre 1899 par Alfred Grisar, qui a développé une parcelle située dans le quartier du Kiel, au sud d’Anvers, et appartenant à son père, Ernest, en une installation sportive multifonctionnelle. Outre l’hippodrome et les étables existants, des terrains de sport furent aménagés sur les terrains en herbe pour le hockey, le cricket, le rugby, le polo et le tennis. En février 1900une division de football fut créée et enregistrée officiellement en juillet de cette même année. Pour ce qui est des couleurs du club, le Beerschot AC opta pour le mauve et blanc. Le mauve en signe de deuil, en mémoire d’Ernest Grisar décédé peu avant. Paul Havenith fut le premier président du club en 1901.

Le premier match du Beerschot AC eut lieu le 21 octobre 1900 contre le Cercle de Bruges… et ce fut directement un coup dans le mille. Le Beerschot s’imposa avec le score impitoyable de 10-2. Il débuta immédiatement dans la Division d'Honneur, fut relégué à la fin de la saison 1905-1906, mais marquait déjà son retour la saison suivante. Il a continué à jouer de manière ininterrompue en première division jusqu’en 1981.

 

Stade Olympique

Lorsque la vile d’Anvers posa sa candidature en 1919 en tant que ville d'accueil pour les Jeux olympiques de 1920, les installations du Beerschot AC furent immédiatement choisies. Celles-ci avaient évolué tout au long de ces années pour devenir une véritable perle et étaient tellement au goût du Comité international olympique que le Président, Pierre De Coubertin, opta pour le stade du Kiel. Deux ans après la fin de la Première Guerre mondiale, le Beerschot devint donc hôte des VII olympiades, et le stade du Beerschot fut officiellement baptisé Stade Olympique. Outre la tribune principale existante, on construisit à l’opposé une « petite tribune », avec des loges en bois. Derrière les buts, à l’emplacement des places debout (« les places du peuple ») vinrent des colonnes grecques, qui furent démolies trois ans après. Quatre tours complétaient le décor. C’est lors des Jeux olympiques de 1920 que fut présenté pour la première fois  le drapeau olympique à cinq annaux et que fut prononcé le serment olympique. Pour ce qui est de la partie financière, le Comité olympique belge et la ville d’Anvers firent également appel à la direction du Beerschot, qui se composait principalement de comtes et autres notables.

Rik Coppens devient la nouvelle vedette

Au cours des années 1940-1950, le Beerschot ne parvint pas à ajouter de nouveaux titres à son palmarès. Les Mauve et Blanc continuaient d’offrir un beau jeu de combinaison – « Le plus beau foot se joue au Stade Olympique du Kiel » écrivaient les journaux durant des années – mais le succès n’était plus au rendez-vous. En 1950, le Beerschot célébra ses 50 ans d'existence par un match de jubilé contre Tottenham Hotspur, qui fut gagné par 2-1.

Trois ans plus tard, le Beerschot devint le premier club de foot à partir en tournée pour trois semaines au Congo belge afin d’y jouer des matchs d’exhibition dans quasiment tous les recoins de cet immense pays. Il s’avéra un ambassadeur digne de la Belgique et du foot belge et y forgea une énorme popularité. Des joueurs, tels que Stanneke Huysmans et Rik Coppens, y furent célébrés comme des héros.

Rik Coppens s’éleva durant cette période en tant que nouvelle vedette du Beerschot. Il possédait un énorme bagage technique, savait tenir un ballon, avait un œil pour les buts, était super individualiste et capable de captiver le public de manière incomparable. Lorsque suite à une blessure il recommença à jouer en 1954 avec les réserves de Beringen, pas moins de 8 000 spectateurs étaient présents au Stade Olympique. Sa popularité était immense. Cette même année 1954, il devint le premier lauréat du Soulier d’or, la récompense ultime pour le meilleur joueur de foot belge.

Le Beerschot ne devint toutefois pas champion avec Rik Coppens dans ses rangs. Mais du spectacle, il y en avait à volonté. Entre autres, lors du match d’exhibition contre le Santos de Pele en 1960. Les magiciens du ballon brésilien se déjouèrent du Beerschot avec un score de 1-10, mais le plus beau but vint ce soir-là du pied de Coppens qui, d'une pichenette, leva le ballon au-dessus du défenseur brésilien pour ensuite tirer au but par une demi-retournée. Pele fut le premier à féliciter Coppens pour ce but de classe mondiale.

Juan Lozano

Les supporters du Beerschot avaient entre-temps fait la connaissance d’un jeune milieu de terrain espagnol, Juan Lozano, débarqué avec ses parents de son Andalousie natale à Anvers et qui, sur les terrains d’entraînement des jeunes des « Wilrijkse Pleinen », avait déjoué tout le monde par ses dribbles. Après Raymond Braine et Rik Coppens, il fut le troisième talent naturel du Beerschot.  Le joueur au toucher de balle de velours. Après la victoire de coupe de 1979, il quitta le Beerschot pour élargir son horizon sportif : d’abord chez les Washington Diplomats où les dollars lui ont fait de l'œil, puis à Anderlecht et au Real Madrid. Un artiste du ballon, génial, estampillé « produit du Beerschot ».

Les années de succès 1920-1930

Suite aux Jeux olympiques lors desquels l’équipe nationale belge obtint la médaille d’or, le foot connut un énorme essor à Anvers. Durant cette période, le Beerschot AC évolua pour devenir l’équipe la plus populaire, la plus footballistique et avec le plus de succès de Belgique.  C’est au cours de la saison 1921-22 que le Beerschot devint pour la première fois champion national, après un match de test contre l’Union. Lors des saisons 1923-24, 1924-25, 1925-1926 et 1927-1928, les Mauve et Blanc ont terminé à chaque fois premiers de la Division d'Honneur. Cinq titres sur une période de sept ans, et ce, sous la direction de l’entraîneur Johnny Dick et avec Raymond Braine en guise de vedette absolue.

En 1925, lors de la célébration des 25 ans d’existence du club, le Beerschot s’est vu attribuer un titre royal et le nom du club devint Royal Beerschot Athletic Club.

Au début des années trente, le Beerschot ne parvint pas à assurer son hégémonie. Suite au départ forcé de Raymond Braine au Sparta Prague. Braine fut suspendu par l’Union belge de football du fait qu’il exploitait un café à Anvers et il accepta dès lors l’offre du club tchécoslovaque, où il continua à évoluer pour devenir un footballeur mondial absolu. Avec lui, le Sparta Prague gagna, entre autres la Coupe Mitropa,  précurseur de la Coupe des clubs champions européens et la Ligue des champions. En 1937, Braine revint en Belgique, au Beerschot, ce qui permit au club de gagner deux nouveaux titres nationaux : lors des saisons 1937-38 et 1938-39. Le Beerschot semblait être prêt pour une nouvelle longue période de gloire, mais celle-ci fut brutalement arrêtée par le Seconde Guerre mondiale.

L’entrée du football professionnel au Kiel

À la fin des années 60, le football professionnel fit également son entrée au Beerschot. En 1968, il fut opté pour un nouveau nom : Koninklijke Beerschot Voetbal- en Atletiekvereniging.  Le professionnalisme fit son entrée avec les premiers footballeurs étrangers au Stade Olympique : Lothar Emmerich, un international allemand qui, en 1966, avait joué la finale de la Coupe du monde à Wembley contre l’Angleterre, fut l’un des meilleurs transferts de cette période. Lors de sa première saison au Beerschot (1969-1970), il fut directement couronné meilleur buteur belge avec 29 buts en 30 matchs.

Dans les années septante, le Beerschot remporta à deux reprises la Coupe de Belgique. En 1971Saint-Trond fut battu au Heysel par 2-1 après prolongations (buts de Herman Houben et Arto Tolsa) ; en 1979 ce fut une victoire 1-0-en finale contre le Club de Bruges (but de Johan Coninx). Lors de ce dernier match, le magique gardien polonais Jan Tomaszewski se trouvait entre les poteaux du Beerschot et ce fut le virtuose du ballon haïtien, Emmanuel Sanon, qui assura la passe décisive. Deux footballeurs attirés par le Beerschot lors de la Coupe du Monde... et qui ont évolué au Stade Olympique pour devenir des stars mondiales.

Problèmes financiers, relégations, faillites et autres catastrophes

En 1981, le Beerschot fut puni par l’Union belge de football d’une relégation obligatoire, suite à des « allégations de corruption ». Beringen avait introduit une plainte douteuse, mais le Beerschot fut relégué en deuxième division. Pour la première fois depuis 1906. La saison suivante les Mauve et Blanc se sont battus pour leur retour en première division et ont repris leur place parmi l’élite du football belge. 

Le club connut un nouvel élan, mais c’est surtout la jeunesse qui fut mise en avant au niveau national et international avec l’annuel Tournoi du Muguet des Wilrijkse Pleinen, qui attira des pointures tant au niveau national qu’international. Des équipes telles qu’Anderlecht, le Club de Bruges, le Standard, l’Ajax, Feyenoord, le PSV, Arsenal, le Spartak Moscou... envoyaient leurs meilleures équipes de jeunes à Anvers.

Sportivement parlant, les choses allaient moins bien d’année en année. Il y avait encore quelques éclats positifs, tels qu’une victoire de 5-1 lors du derby contre l’Antwerp et une victoire sensationnelle de 4-3 contre le Standard où, lors du dernier quart d’heure, un retard de 0-3 fut inversé mais, au classement final, le Beerschot se retrouvait plus souvent dans la colonne de droite.

En 1991, suivit la relégation sportive en deuxième division… et, suite à la plainte de SK Tongeren,  le Beerschot dut même débuter en troisième division.  Une fois de plus, les Mauve et Blanc remontèrent immédiatement (en deuxième division)... mais la résurrection s’arrêta là. Saison après saison, ils passaient à côté de la promotion au tour final, ce qui eut des conséquences financières graves. 

Sous la direction du président Paul Nagels, le club changea de nom et devint le Koninklijke Beerschot Voetbal- en Atletiek Club. Le stade fut rafraîchi, mais l’élan sportif n’était plus ce qu’il était. Les derniers joueurs professionnels quittèrent le navire du Beerschot en 1997  et le club sombra financièrement. L’entraîneur Marc Noé termina les dernières saisons avec un groupe de jeunes joueurs avides mais inexpérimentés. En 1998, le club fut relégué en troisième division, après quoi il fut mis en liquidation et tomba aux mains de l’avocat Guy Laugs. La dernière ligne droite fut entamée.

Le Beerschot AVC joua le tout dernier match de compétition de son histoire au stade Olympique en mai 1999 en troisième division contre Rita Berlaar. Ils perdirent 1-2 et le numéro de matricule 13 fut mis hors circulation par l’Union belge de football. Le rideau tomba.

Résurrection en tant que Germinal Beerschot Antwerpen

Quelques mois auparavant, les dirigeants du club en faillite du Beerschot et du Germinal Ekeren en manque de supporters s’étaient rassemblés quelques fois autour d’une table. Un accord fut conclu afin de débuter la saison 1999-2000 sous le nom de KFC Germinal Beerschot Antwerpen sous le numéro de matricule 3530 du Germinal. En première division. Le club jouerait ses matchs à domicile au Stade Olympique et une nouvelle vie débuta avec un projet ultra prestigieux. Le grand club néerlandais, Ajax, était un soutien financier indiscutable, mais il attirait en même temps à lui les plus grands talents naturels (Jan Vertonghen, Thomas Vermaelen, Toby Alderweireld, Tom De Mul…). Jos Verhaegen, suivi de René Snelders, devinrent les grands dirigeants, Franky Vander Elst l’entraîneur, et les sommités telles que Marc Degryse et les pointures telles que Wesley Sonck, Manu Karagiannis, Luciano, Daniel Cruz, François Sterchele faisaient tous partie du Kiel. Toutefois, le succès ne fut au rendez-vous qu’en 2005. Une troisième victoire de coupe au Stade Roi Baudoin où, sous la direction de l’entraîneur Marc Brys, le Club de Bruges fut battu 2-1, grâce aux buts de Karel Snoeckx et Kris De Wree.  S’ensuivirent des duels européens contre l’Olympique de Marseille (deux fois 0-0 mais éliminé suite aux tirs au but) et une chance unique d’évoluer vers le haut.

À cet instant précis, la direction du club manqua d’audace pour faire le pas suivant... et malheureusement ils continuèrent à faire du sur-place. L’Ajax avait entre-temps coupé les vivres, alors que l’approche sans risque et trop conservatrice du duo Verhaegen-Snelders-Hofmans n’était plus appréciée. Soudainement apparut de nulle part au Stade Olympique un certain Patrick Vanoppen qui, par un putsch, chassa les anciens du Germinal.

Vanoppen mena le Beerschot à la dérive finale.

L’homme d’affaires de Louvain voulait renouer avec l’époque glorieuse du Beerschot. Il changea une fois de plus le nom en Beerschot AC, pour Beerschot Antwerpen Club. Mais en trois ans, sa folie des grandeurs, ses promesses financières non tenues, son égocentrisme et sa politique défaillante menèrent le Beerschot vers une nouvelle faillite. Exit Vanoppen. Une fois de plus, le Beerschot semblait être mort et enterré.

Le retour au top en tant que KFCO Beerschot Wilrijk

C’est sous l’impulsion des supporters du Beerschot qu’en quelques mois un accord fut conclu avec le KFCO Wilrijk, qui évoluait en première provinciale. Les forces furent rassemblées et, porté par les fans, le KFCO Beerschot Wilrijk vit le jour en 2013. Cette fois sous le numéro de matricule 155 de Wilrijk. Et en première provinciale. L’entraîneur était Urbain Spaenhoven et Eric Roef le président. En quelques semaines, plus de six mille abonnements furent vendus et un accord fut conclu avec la ville d’Anvers pour pouvoir jouer les matchs à domicile au Stade Olympique. Le train du succès était à nouveau relancé à plein régime.

Avec quatre titres de champion et autant de promotions, le KFCO Beerschot Wilrijk grimpa en ligne droite de première provinciale vers la 1B – et perdit entre-temps une saison suite à une réforme de la compétition par laquelle une série supplémentaire (Division 1 Amateur) fut créée. Les architectes de ces titres étaient Urbain Spaenhoven, le pape intermédiaire Dennis van Wijk et le revenant Marc Brys. À deux reprises, le Beerschot échoua lors des ultimes duels de promotion qui devaient ouvrir les portes de la 1A. En 2018, le Cercle de Bruges (avec l’aide de l’arbitre Boucaut) se montra trop fort (1-0 au Kiel, 3-1 au stade Jan Breydel). En 2019, le KFCO Beerschot Wilrijk joua – avec Stijn Vreven en tant que nouveau responsable sportif – 0-0 à domicile contre KV Mechelen mais perdit 2-1 contre Achter de Kazerne.

Changement de nom et retour de l’ancien numéro de matricule

Au cours de la saison 2017-2018 , le club fut repris par l’entreprise de construction DCA de Francis Vrancken de Beerse, qui céda ensuite 50 % des actions au prince saoudien Abdullah Bin Mossa’ad bin Abdulaziz al-Saud. Ils firent au club une importante injection financière et mirent sans chichis leurs ambitions sportives sur la table : Retourner au plus vite en 1A. Pour ce faire, ils rassemblèrent les fonds nécessaires afin de racheter l’ancien numéro de matricule 13 à compter du 1er juin 2019 – et ainsi le joli palmarès de l’ancien Beerschot – et changèrent le nom en Koninklijke Beerschot Voetbalclub Antwerpen